vendredi 27 juin 2014

Ce n'est qu'un rêve…

Oui, ce n'est qu'un rêve, mais alors-là, plutôt insistant. À résumer l'histoire, on remarque ce fait isolé : Vers l'âge de 30 ans, me revient au cours d'une séance d'analyse, un souvenir enfoui depuis mon enfance. Dingo fait un rêve, et dans ce rêve, il "voit" les plans d'une machine dont il ignore la destination et encore plus le fonctionnement; Il commence la construction de cette machine. La nuit suivante, il rêve encore et les plans se précisent. Chaque jour qui passe lui apporte de nouveaux plans. En réalité, dans mon souvenir, c'étaient deux épisodes qui suffisaient à compléter la construction de la machine. Et ces deux épisodes étaient séparés d'une semaine.

À l'époque, j'étais abonné ou je lisais le Journal de Mickey entre l'âge de sept et dix ans, peut-être 6 et 11, guère plus. Au milieu des années 80, je fréquentais la Bibliothèque Municipale de Marseille et me revint ce souvenir. Par chance, la seule collection complète de Mickey y résidait; je me fais sortir les années 50 à 62 pour viser large et je commence à me plonger dans l'exploration feuille à feuille de ces gros volumes reliés; Après quelques jours, j'abandonne la quête, pensant presque avoir imaginé tout ça. En tout cas la fourchette de dates ne colle pas, apparemment.

Hiver 2013, je réfléchis au thème du rêve dans son rapport avec l'action consciente diurne et… me revient ce souvenir. À ce moment-là, la Bibliothèque a déménagé dans les locaux magnifiques de l'Alcazar. J'y passe des heures à flâner dans les rayons de régionalisme, randonnées et balades. Inévitablement me revient ce souvenir. Me revoilà à l'étage des consultations spéciales et je demande que l'on me sorte une fois de plus les collections de Mickey. Une table roulante couverte de volumes reliés m'est apportée.

Derechef, je me plonge dans le feuilletage soigneux de chaque exemplaire hebdomadaire. Après plusieurs heures, je  n'ai exploré que le tiers du tas; Les appariteurs me gardent bien volontiers sous le coude les volumes restants en me faisant promettre de revenir.

Le lendemain, me revoilà; très vite - on pourrait presque parler d'état somnambulique -, je découvre ce que je cherche, et que voici : 


On voit par là qu'il existe une certaine réalité du souvenir, mais pour l'occasion assez légèrement déformé (parfois ces éléments sont beaucoup plus éloignés), que le tout consiste en une seule page au lieu de deux. Globalement, c'est tout-à-fait conforme à l'idée que j'ai retrouvée 40 ans plus tôt, et qui n'a cessé de faire retour de temps à autre jusqu'à ce que l'occasion se retrouve de reprendre l'exploration. Occasion? Ouais… Pas tant que ça. Pour parvenir à ce résultat, il fallait évidemment que soit levé un processus de blocage lié à un résidu de transfert. La maladie de l'analyste y a pourvu.

Enfin, ce thème du plan de quelque chose d'inconnu qui se construit au fil des nuits et des rêves qui les peuplent évoque naturellement ce qu'il en est des processus d'élaboration inconscients qui peu à peu deviennent visibles, palpables.

Tout ça pour ça?

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